En créant une catégorie "tricots qui me font de l'oeil" pour caser ces modèles qui m'accompagnent depuis l'enfance dont j'ai parlé au message précédent, je me rend compte que je suis vraiment une femme des années 80.
Je suis née en 76 et mes références en matières esthétiques se sont arrétées fin 80 , début 90... Non, je ne porte plus de boucles d'oreilles fluo de forme géométrique, mais je continue à beaucoup aimer ça! Dans ces années là , ma mère achetait souvent les magazines Avantages, Prima ou Modes&Travaux. Nous les compulsions sans fin en imaginant ce qu'on ferait, au tricot ou en couture (ma mère est excellent couturière), sans jamais rien faire, ça va sans dire. Nous avions aussi les fameux La Redoute et 3 Suisses appelés en famille les Bibles (pour vous dire combien je passais de temps à les lire et à attendre le suivant). Mon activité favorite était de cocher les pages contenant des articles qui me faisaient rêver, et d'en faire et refaire des listes à n'en plus finir (j'adooooore les listes). Finallement, on n'achetait pratiquement pas. Mais je me rappelle très bien le jour où j'ai commencé à cocher les pages adulte plutot qu'enfants. Je n'ai connu 100 idées ou le Jardin des modes que beaucoup plus tard, en fouillant dans les catalogues de ma belle-mère. Quant à Marie Claire Idées, je n'ai jamais beaucoup aimé, trop de déco et trop classe.
J'habitais une petite ville sans beaucoup de magazins et pour moi c'était une vitrine sur la civilisation! C'est terrible d'être aussi matérialiste, mais c'est comme ça!! Quand j'ai commencé à vivre dans de grandes villes, j'ai eu l'impression que le monde s'ouvrait enfin à moi car je pouvais croiser au hasard d'une boutique des marques comme Antik Batik ou Kenzo souvent citées dans le "carnet d'adresses" des magazines. Je vivais enfin physiquement dans le monde qui baignait mon imaginaire. Bref, le roman sans cesse recommencé de la provinciale qui monte à la ville!!
Pour vous dire, j'ai mis quelques mois avant de comprendre la notion de réseau de transport. Chez nous, il y avait le ramassage scolaire, et puis le train. A la ville, le jour où je me suis rendue compte qu'on pouvait aller partout en transports en commun (j'aime pas le vélo, surtout dans les faux-plats) j'ai adoré les grandes villes.
Je me rappelle comme si c'était hier de mon premier grand grand bonheur à vivre dans une grande ville, vous allez rire, c'était à Auchan. Des copines d'internat m'avaient amené faire des courses dans un centre commercial du centre ville et nous voilà à acheter des chips chez Auchan. J'ai encore très vivant l'émerveillemnt de me retrouver entourée de gens de nationalités différentes, des noirs, des jaunes, des basanés qui parlaient leur langue et tout ça avec un brouhaha et un bordel joyeux que je n'avais jamais vu. C'était à Bordeaux, j'y suis restée des années et j'y ai fait mes courses chez Auchan toutes les semaines (aux heures de pointe de préférence).
Aujourd'hui c'est différent grâce à internet. On a accès à un réseau où on peut développer les contacts humains et les savoirs. Il coupe court à de nombreux a-priori (on peut engager des relations sans se fonder sur le nom des personnes , ni leur lieu de résidence, ni leur métier) J'aimerais tellement que cet outil casse cette reproduction des élites que décrivait Bourdieu.
Je suis née en 76 et mes références en matières esthétiques se sont arrétées fin 80 , début 90... Non, je ne porte plus de boucles d'oreilles fluo de forme géométrique, mais je continue à beaucoup aimer ça! Dans ces années là , ma mère achetait souvent les magazines Avantages, Prima ou Modes&Travaux. Nous les compulsions sans fin en imaginant ce qu'on ferait, au tricot ou en couture (ma mère est excellent couturière), sans jamais rien faire, ça va sans dire. Nous avions aussi les fameux La Redoute et 3 Suisses appelés en famille les Bibles (pour vous dire combien je passais de temps à les lire et à attendre le suivant). Mon activité favorite était de cocher les pages contenant des articles qui me faisaient rêver, et d'en faire et refaire des listes à n'en plus finir (j'adooooore les listes). Finallement, on n'achetait pratiquement pas. Mais je me rappelle très bien le jour où j'ai commencé à cocher les pages adulte plutot qu'enfants. Je n'ai connu 100 idées ou le Jardin des modes que beaucoup plus tard, en fouillant dans les catalogues de ma belle-mère. Quant à Marie Claire Idées, je n'ai jamais beaucoup aimé, trop de déco et trop classe.
J'habitais une petite ville sans beaucoup de magazins et pour moi c'était une vitrine sur la civilisation! C'est terrible d'être aussi matérialiste, mais c'est comme ça!! Quand j'ai commencé à vivre dans de grandes villes, j'ai eu l'impression que le monde s'ouvrait enfin à moi car je pouvais croiser au hasard d'une boutique des marques comme Antik Batik ou Kenzo souvent citées dans le "carnet d'adresses" des magazines. Je vivais enfin physiquement dans le monde qui baignait mon imaginaire. Bref, le roman sans cesse recommencé de la provinciale qui monte à la ville!!
Pour vous dire, j'ai mis quelques mois avant de comprendre la notion de réseau de transport. Chez nous, il y avait le ramassage scolaire, et puis le train. A la ville, le jour où je me suis rendue compte qu'on pouvait aller partout en transports en commun (j'aime pas le vélo, surtout dans les faux-plats) j'ai adoré les grandes villes.
Je me rappelle comme si c'était hier de mon premier grand grand bonheur à vivre dans une grande ville, vous allez rire, c'était à Auchan. Des copines d'internat m'avaient amené faire des courses dans un centre commercial du centre ville et nous voilà à acheter des chips chez Auchan. J'ai encore très vivant l'émerveillemnt de me retrouver entourée de gens de nationalités différentes, des noirs, des jaunes, des basanés qui parlaient leur langue et tout ça avec un brouhaha et un bordel joyeux que je n'avais jamais vu. C'était à Bordeaux, j'y suis restée des années et j'y ai fait mes courses chez Auchan toutes les semaines (aux heures de pointe de préférence).
Aujourd'hui c'est différent grâce à internet. On a accès à un réseau où on peut développer les contacts humains et les savoirs. Il coupe court à de nombreux a-priori (on peut engager des relations sans se fonder sur le nom des personnes , ni leur lieu de résidence, ni leur métier) J'aimerais tellement que cet outil casse cette reproduction des élites que décrivait Bourdieu.
Sympa, ces petits souvenirs de jeunesse. Et je suis bien d'accord avec ta dernière remarque. Grâce au site Tricot-thé que nous avons créé, Sophie et moi, j'ai pu lier des amitiés qui n'auraient sinon jamais existé, par-delà les âges, les professions, les lieux de vie.
RépondreSupprimerBulle ;-)
J'ai adoré cette petite tranche de souvenirs et trouvé dans ta nouvelle catégorie "tricots qui me font de l'oeil" quelques jolis trésors. En particulier le body... ça m'évoque une époque (j'étais beaucoup plus jeune et beaucoup plus mince!!) où mon idéal sur terre c'était d'avoir un body Azzedine Alaïa, ses bodies étaient en tricot hyper-serré et texturé avec des coupes incroyables. De l'ouvrage d'art...
RépondreSupprimerMoi je suis du genre Sonia Rykiel... matiné de Yohji Yamamoto (parfois sans le faire exprès)
RépondreSupprimerJe me demande soudain si je ne serais pas ta mère ? De 19 ans ton aînée, j'achetais régulièrement Avantages, Prima et Modes&Travaux sans compter le catalogue 3Suisses que je lisais je ne sais combien de fois en listant ce que j'allais commander, puis en corrigeant ma liste plusieurs fois avant de ne rien commander du tout. Et le petit pull turquoise, je l'avais oublié celui-là , mais il a longtemps été dans mes projets !
RépondreSupprimerJ'ai beaucoup aimé lire ton message (et je me suis un peu reconnue pour tout ce que tu dis si bien sur le côté "provinciale" qui débarque en ville... et aussi parce qu'on est de la même année)
RépondreSupprimerA propos des ouvrages qui te font rêver, moi c'est ton glog que j'adore (autant pour l'idée que pour ce que tu y apportes!)
On devrait créer un club des 76's avec Circé, n'empêche que çà me rappelle ma jeunesse tout çà ! sauf que moi contrairement à vous je suis partie de la province pour mieux y revenir. Je me suis beaucoup plu en ville et puis j'ai étouffé, j'ai fini par aller dans un coin encore bien plus perdu qu'à l'origine et je m'y sens bien, si ce n'est l'éloignement des magasins de laine, hé, hé !
RépondreSupprimerSophie Pastel
C'est rigolo, j'ai relu le bonheur des dames il n'y a pas longtemps...Moi, le contact avec la civilisation c'était le mercredi, quand je quittais Vesoul pour aller au conservatoire à Besançon (j'avoue, j'ai séché le solfège pour aller trainer dans les magasins...pas joli joli...). Ah, et le catalogue...On se mettait à côté l'une d el'autre avec ma soeur, on tournait la page, et il fallait montrer du doigt ce qu'on voulait lapremière...Hystérie assurée..
RépondreSupprimerC'est amusant, j'ai moi aussi le "Phildar Mailles n°59", et je l'aime également énormément ! Il a un côté un peu désuet, romatique, qui me fait rêver... bien que je n'ai encore jamais fait un seul de ces modèles.
RépondreSupprimerQuant à ta réflexion sur la ville et la campagne, je l'ai vécu également, et je feuilletais moi aussi les catalogues 3 suisses, la redoute et le sacro-saint catalogue camif (pour cause de mère instit'). La ville m'attirait énormément à l'époque, j'ai ainsi vécu à Paris puis à Metz, je me suis "saoûlée" de foule et de grands magasins avant de m'isoler dans une forme de "retraite" spirituelle dans la grande campagne française, où j'ai pris mes marques. Cela dit, ici je ne trouve pas toutes les chips de mes rêves ;-), et j'ai besoin d'un bain de foule régulièrement pour arriver à supporter le "désert" de la campagne ensuite !
Oups, la Camif c'est moi ! Sandrine Tricofolk !!
RépondreSupprimermoi je suis de 75 et j'adore aussi faire des listes (de n'importe quoi!)
RépondreSupprimerchez nous c'était plutôt Elle et 100 idées, on attendait fébrilement le numéro de noël pour faire tous les gâteaux, et les travaux manuels. c'était vraiment un très bon magazine, ma mère les a tous bazardé dommage!!
floub
J'ai adoré vos commentaires! Ce sont des petites choses du quotidien : les catalogues qui font rêver, les envies de ville différentes et la disponibilité des différentes marques de chips.... Gérer le quotidien pour être heureux c'est pour moi l'aventure la plus dangereuse et difficile ou qu'on soit... la plus passionnante aussi!! et c'est ce que j'aime dans vos blogs.
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